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segunda-feira, 17 de outubro de 2011

La saga de Daniel

.Public: grands adolescents, adultes
Objectifs communicatifs:
Reconstruire le sens d’un texte,
Imaginer d’autres épisodes
Répondre à des questions.

Notions : organisation textuelle.
Moyens linguistiques: articulateurs de temps, ponctuation, structure de la phrase,
Contextualisation:
La saga de Daniel, extraite du roman La maison de papier de Françoise Mallet-Joris (1970).
Dans la saga de Daniel, les grands adolescents se retrouvent toujours un peu malgré la date. Nous proposons ici une activité généralement bien acceptée par les jeunes et qui permet à l’enseignant d’aller plus loin.


Activité1- En groupes
L’enseignant annonce aux apprenants une activité sur les épisodes qui ont marqués la vie de Daniel, depuis sa naissance.
Le texte, sans espaces ni ponctuation à l’exception des points, est découpé en fonction du nombre de groupes.
Chaque groupe en reçoit une partie et essaie de reconstruire du sens.
Ensuite, chaque groupe lit les épisodes reconstitués, qui par la suite devront former un texte.
Si besoin est, le texte original peut être présenté à la classe.

2- Individuellement, les apprenants répondent aux questions posées par l’enseignant.

3- En groupesChaque groupe imagine ensuite un nouvel épisode de la saga de Daniel. Chaque épisode sera intégré au texte compte tenu de la chronologie

La saga de DanielQuandDanielnaquitj'avaisdix-huitans. J'achetaiunequantitéd'objetsperfectionnésbaignoirepliantechauffebiberonàthermostatstérilisateur.
Jenesusjamaistrèsbienm'enservir.
Jel'emmenaiparfoisdanslescafésonl'yregardaitavecsurprisecen'étaitpasencorelamode.
Ilfutunbébéprécurseurunbébéhippieavantlalettre.
Quandj'allaisdanserildormaitdanslapiècequiservaitdevestiairelovéaumilieudesmanteaux.
Ons'aimaitbienavecunenuanced'étonnementenverslesortcapricieuxquinousavaitliésl'unà l'autre.
Àcinqansilmanifestaunprécoceinstinctdeprotectionencriantdanslemétro«Laissezpassermamaman». Àhuitansil«faisaitsescourses»et«son»dînertoutseulquandilestimaitquejerentraistroptardlesoir.
Ilmedépassaitdéjàcomplètement
Àneufansnouseûmesquelquesconflits.
Ilrefusad'alleràl'écoledeselaveretdemangerdupoisson.
UnjourjeleplongeaitouthabillédansunebaignoireunautrejourJacquesleportasursondosàl'écoleilhurlatoutlelongduchemin.
Cesessaiséducatifsn'eurentaucunsuccès.Duresteilsecorrigeatoutseul. Noudécidâmesdeneplusintervenir.
Àdixansaulycéeayantreçupoursujetderédaction«Unbeausouvenir»ilécrivitingénument«Leplusbeausouvenirdemaviec'estlemariagedemes parents»
Àquinzeansileutunepériodeyé-yé.Nouscollectionnâmesles45tours. Àseizeansilmanifestaunvifintérêtpourlebeausexe.
Dejeunespersonnesdontj'ignoraistoujoursjusqu'auprénoms'engouffraientdanssachambredrapéesdansd'immensesimperméablescrasseuxcommedesespionsdelaSérienoire.
Iljouadelaclarinette.Ilbutunpeu.
Àdix-septansilfutbouddhiste.
Iljouadutuba.
Ses cheveuxallongèrent.
Àdix-huitansilpassasonbac. Unpeuavantilavaitétécouvertdebijouxcommeunprincehindououunfigurantdecinémaunebagueàchaquedoigt. J'attendaisensilenceétonnéeetintéresséecommedevantlapoussed'uneplantelamétamorphosed’unechenille.
Lesbijouxdisparurent.
Ilsemitàjouerdusaxophonedelaguitare.
Ilfit4000kilomètresenautostopconnutlestribusdudésertenMauritanievitunéléphantenlibertévoyageacouchéàplatventresurunwagonàdemiasphyxiéparlapoussière.
Ilrevintpratiquementsanschaussureslessiennesayantfonduàlachaleurdudésertmaisdotéd'unimmenseprestigeauprèsdesesfrèresetsoeurs.
IlrasasescheveuxetfitdesScienceséconomiques.
VoilàlasagadeDaniel.
Danstoutcelaoùestl'éducation? SiDanielquivaatteindresamajoritécetteannéeestunbonfilsunbeaugarçondouéd'humouretdesérieuxdefantaisieetdebonsensai-jecontribué ?
Laseulechosepeut-êtrequejeluiaidonnéelaseulemedis-jeparfoisavecorgueil qu'ilétaitimportantdeluidonner:la confiance.
Cequineveutpasdirequetouslesproblèmessoientrésolus. Danielvientd'acheterunsinge.


La saga de Daniel
Quand Daniel naquit, j'avais dix-huit ans. J'achetai une quantité d'objets perfectionnés, baignoire pliante, chauffe-biberon à thermostat, stérilisateur. Je ne sus jamais très bien m'en servir. Je l'emmenais parfois dans les cafés; on l'y regardait avec surprise: ce n'était pas encore la mode. Il fut un bébé précurseur, un bébé hippie avant la lettre. Quand j'allais danser il dormait dans la pièce qui servait de vestiaire, lové au milieu des manteaux. On s'aimait bien, avec une nuance d'étonnement envers le sort capricieux qui nous avait liés l'un à l'autre.
À cinq ans il manifesta un précoce instinct de protection en criant dans le métro: «Laissez passer ma maman.» À huit ans, il «faisait ses courses» et «son» dîner tout seul, quand il estimait que je rentrais trop tard le soir. Il me dépassait déjà complètement. À neuf ans, nous eûmes quelques conflits. Il refusa d'aller à l'école, de se laver, et de manger du poisson. Un jour je le plongeai tout habillé dans une baignoire, un autre jour Jacques le porta sur son dos à l'école: il hurla tout le long du chemin. Ces essais éducatifs n'eurent aucun succès. Du reste, il se corrigea tout seul. Nous décidâmes de ne plus intervenir.
À dix ans, au lycée, ayant reçu pour sujet de rédaction: «Un beau souvenir», il écrivit ingénument: «Le plus beau souvenir de ma vie, c'est le mariage de mes parents.»
À quinze ans il eut une période yé-yé. Nous collectionnâmes les 45 tours. À seize ans il manifesta un vif intérêt pour le beau sexe. De jeunes personnes dont j'ignorais toujours jusqu'au prénom s'engouffraient dans sa chambre, drapées dans d'immenses imperméables crasseux, comme des espions de la Série noire. Il joua de la clarinette. Il but un peu. À dix-sept ans il fut bouddhiste. Il joua du tuba. Ses cheveux allongèrent. À dix-huit ans il passa son bac. Un peu avant, il avait été couvert de bijoux comme un prince hindou ou un figurant de cinéma, une bague à chaque doigt. J'attendais en silence, étonnée et intéressée comme devant la pousse d'une plante, la métamorphose d’une chenille.
Les bijoux disparurent. Il se mit à jouer du saxophone, de la guitare. Il fit 4 000 kilomètres en auto-stop, connut les tribus du désert en Mauritanie, vit un éléphant en liberté, voyagea couché à plat ventre sur un wagon, à demi asphyxié par la poussière.
Il revint pratiquement sans chaussures, les siennes ayant fondu à la chaleur du désert, mais doté d'un immense prestige auprès de ses frères et sœurs. Il rasa ses cheveux et fit des Sciences économiques. Voilà la saga de Daniel.
Dans tout cela, où est l'éducation? Si Daniel, qui va atteindre sa majorité cette année, est un bon fils, un beau garçon, doué d'humour et de sérieux, de fantaisie et de bon sens, ai-je contribué ?La seule chose peut-être que je lui ai donnée, la seule, me dis-je parfois avec orgueil, qu'il était important de lui donner: la confiance.
Ce qui ne veut pas dire que tous les problèmes soient résolus. Daniel vient d'acheter un singe.

Questions1- Daniel a-t-il été élevé comme les autres enfants de son âge? Justifiez
2- Au niveau des études, que pensez-vous de Daniel ? Justifiez
3- A quel âge Daniel a-t-il atteint la majorité ? Justifiez
4- Comment F. Mallet-Joris a-t-elle contribué pour le futur de son fils ? Justifiez.
5- Quel est le principal temps verbal du texte ? Justifiez.
6- Quel autre temps peut être employé plus couramment ?
Réponses possibles
1- Non, il a eu une éducation très différente, l’auteur dit, par exemple « Il fut un bébé précurseur, un bébé hippie avant la lettre »
2- Malgré son refus d’aller à l’école, Daniel était un élève normal : « À dix-huit ans il passa son bac. ».
3- Il a atteint la majorité après avoir passé son bac avoir réalisé un voyage en Afrique et avoir fait des Sciences économiques. La majorité était alors à 21 ans
4- Elle a essayé de comprendre son enfant, a abandonné ses méthodes d’éducation lorsqu’elle a compris qu’elles n’aboutissaient pas « Ces essais éducatifs n'eurent aucun succès. Du reste, il se corrigea tout seul. Nous décidâmes de ne plus intervenir » Elle lui a fait confiance« La seule chose peut-être que je lui ai donnée, la seule, me dis-je parfois avec orgueil, qu'il était important de lui donner: la confiance ».
5- Le temps principal est le passé simple employé dans les textes littéraires
6- De nos jours, le temps employé à l’oral et souvent à l’écrit est le passé composé.

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